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 Véronique Walter 

L’artiste navigue à vue au milieu de portraits. C’est l’impression que l’on ressent en visitant son atelier lausannois. Pourtant, Véronique Walter, diplômée de l’Ecole Cantonale des Beaux-Arts de Sion (1988) sait depuis plus de trente ans où elle va et par quels moyens. Depuis son exposition sur le thème des Droits de L’Homme à la Fondation l’Estrée de Ropraz (2005), elle explore le thème de l’humain face à la société, dans son environnement.

 

Propos recueillis par Emmanuelle Ryser

Elle a utilisé l’acrylique, le transfert, quelques points de couture aussi. Aujourd’hui, c’est avec des crayons de couleur qu’elle crée autour d’elle un palais des glaces lui renvoyant à chaque fois son image. Car chaque portrait a pour base son propre visage. Homme, femme, blanc ou noir de peau : chaque visage est le reflet de son propre visage. Est-ce à dire que l’artiste serait égocentrique ? égoïste ? Tout au contraire. Véronique Walter n’a que son image pour apporter sa pierre à l’édifice. Elle la travaille, la malaxe, la transforme, la sublime pour la rendre universelle. Ces multiples allers-retours sont autant de pas pour atteindre la généralité en partant du particulier. L’artiste est une au milieu du monde, son travail veut éveiller chez l’autre la compassion, la réflexion. Elle part de son image pour revenir au reflet de celles et ceux qui l’entourent et seront touchés par ses traits de crayon.

 

Elle part loin, très loin, dans les histoires lues dans la presse, dans un regard entrevu dans une foule, dans un souvenir d’amitié, et revient invariablement à son atelier, à sa toile sur laquelle naissent ces personnages si différents d’elle-même et pourtant si semblables. On se rappelle ici la célèbre phrase de Rimbaud : Je est un autre. En travaillant sa propre image en miroir déformant, elle nous tend un «miroir reformant ». Je me construis, je me comprends, je suis autre grâce au travail de l’artiste.
 

 

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