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Dentelle forestière  2023

Certains collectionnent les statuettes africaines, les appareils photos, les petites cuillères ou les capsules de bière. Certains préfèrent les balades en forêt. Véronique Walter, elle, collectionne les balades en forêt (tous les jours plusieurs heures) et parle de ses objets sur l’étagère comme de vieux amis.

Des supports à la rêverie et à la création. Elle aime créer en série et ses séries deviennent l’inventaire de son œuvre. Après les portraits (de personnages fictifs) et les tasses (en portrait), ce sont les forêts qui posent.

Des forêts connues, observées, admirées depuis longtemps, avec toujours une retenue. Comment interpréter les arbres ? Comment les peindre fidèlement sans se perdre dans l’imitation de chaque feuille ? Quelle technique utiliser pour magnifier leur présence sans trahir leur beauté ? Stylo feutre et mini bloc en poche, Véronique Walter répond à ces questions.


Elle dessine en balade et en atelier. Elle travaille systématiquement, comme un appareil de mesure tracerait des traits répétitifs. Et la beauté est dans tout, dans les arbres comme dans les sismogrammes. Ces tracés imaginaires des ondes de la forêt sont ensuite agrandis puis colorés, repris, fragmentés. Du bloc 9x13 cm, les forêts deviennent toiles de plus de 4 mètres.

Traits cadencés, tracé géométrique, hachures : en s’agrandissant, les traits réinterprètent le dessin original, créent une nouvelle forêt dans laquelle l’artiste se promène virtuellement, en mode méditatif. Elle retrouve ici ce face-à-face avec les arbres qui remet l’humain à sa place, tout petit devant la nature.

Emmanuelle Ryser

Sismogrammes forestiers  2020-2023

Voyage en isolement 2020

Au printemps 2020, Véronique Walter s’est aussi tournée vers le plus petit. Le geste quotidien du matin : ouvrir l’armoire, choisir une tasse pour le café qui est en train de passer, la tenir dans ses mains, rêver aux échos lointains. Celle-ci vient du Cap Nord, celle-là du Japon.

Celle-ci a été achetée dans les Cévennes, celle-là dégotée tout près d’ici. On voit le café fumant remplir la tasse et l’artiste s’y réchauffer, puis rêver, partir en voyage imaginaire.

La tasse est bue, rincée, séchée, placée bien en vue dans l’atelier. Elle se met à poser. L’artiste utilise le matériel à portée de main pour lui tirer le portrait.

Elle se décide pour les crayons de couleur, technique légère rappelant les parfums d’école. La nostalgie n’est pas loin. Celle du voyage, bien sûr, car les dix-sept tasses qui forment cette série sont toutes des souvenirs du temps d’avant la pandémie, du temps où l’artiste sillonnait le monde et ses environs.

Nostalgie aussi de l’enfance, temps béni où la dînette rose Mellita suffisait à créer un univers. Véronique Walter promène ses souvenirs dans ses armoires et sur ses toiles : « Je me souviens des tasses de ma grand-mère paternelle, très petites et dorées. Quand on les portait aux lèvres, on aurait dit un baiser. »

Ici, le velouté du crayon attire la main autant que l’œil. On aurait envie de toucher, de caresser, ces portraits sensuels de si petits objets. Les tasses du confinement parlent à nos sens et nos émotions.

Emmanuelle Ryser

crayon de couleur et peinture à l'huile sur
>toile  >carton  >carton toilé lin  >carton toilé coton  >papier abrasif

Je suis l'autre 2020

Obligez une artiste à rester enfermée, elle vous créera un univers. Lorsque le confinement nous est tombé dessus un beau jour de mars 2020, Véronique Walter a repris les crayons de couleur de sa dernière série, a recyclé planches et cartons stockés en atelier et s’est postée devant son miroir.

Ironie de l’objet qui crée un cadre, quatre lignes formant une mise en abîme : le portrait est enfermé comme l’artiste est recluse. Habituée à voir l’autre dans son
propre reflet, elle fait appel à divers souvenirs : tissus, habits, pays.

Elle dessine des personnages venus d’ailleurs, que ce soit dans l’espace ou dans le temps. Ici une femme africaine, là une autre tenant dans ses bras la Vénus de Willendorf avec, à ses côtés, la dame de Brassempouy.


Dans les replis de sa création, l’artiste remonte aux représentations premières de la féminité, à ces sculptures qui l’ont toujours fascinée. Les femmes et les hommes – qu’elle dessine se retrouvent dans un entrelacs de lignes ou enfermés dans des boîtes.

Avec leurs provenances et leurs caractères bien particuliers, ils sont un reflet de notre condition humaine au temps du virus. Ils sont à la fois l’artiste et l’autre. On se rappelle ici la célèbre phrase de Rimbaud : Je est un autre.

En travaillant sa propre image en miroir déformant, Véronique Walter nous tend un «miroir reformant». Je me construis, je me comprends, je suis autre grâce au travail de l’artiste.

Emmanuelle Ryser

crayon de couleur sur bois

Regards croisés 2019-2020

Depuis son exposition sur le thème des Droits de L’Homme à la Fondation l’Estrée de Ropraz (2005), Véronique Walter explore le thème de l’humain face à la société, dans son environnement. Elle a utilisé l’acrylique, le transfert, quelques points de couture aussi.

Aujourd’hui, c’est avec des crayons de couleur qu’elle crée autour d’elle un palais des glaces lui renvoyant à chaque fois son image. Car chaque portrait a pour base son propre visage. Homme, femme, blanc ou noir de peau : chaque visage est le reflet de son propre visage.

Est-ce à dire que l’artiste serait égocentrique ? Tout au contraire. Véronique Walter n’a que son image pour apporter sa pierre à l’édifice. Elle la travaille, la malaxe, la transforme, la sublime pour la rendre universelle.

L’artiste est une au milieu du monde, son travail veut éveiller chez l’autre la compassion, la réflexion. Elle part de son image pour revenir au reflet de celles et ceux qui l’entourent et seront touchés par ses traits de crayon.

Elle part loin, très loin, dans les histoires lues dans la presse, dans un regard entrevu dans une foule, dans un souvenir d’amitié, et revient invariablement à son atelier,
à sa toile, sur laquelle naissent ces personnages si différents d’elle-même et pourtant si semblables.

En posant sur elle-même son regard, ce sont des personnages qui nous ressemblent et nous questionnent qu’elle offre… à notre regard.

Emmanuelle Ryser

crayon de couleur sur
>papier kraft >papier >carton toilé coton >bois >carton toilé lin

Traits de Vies 2017

Traits de caractère, de pinceaux ou de sagesse ? Jetés, fignolés ou spontanés : les traits forment des portraits. Les 21 personnages ont été façonnés, inventés, baptisés. Mais s’ils étaient vrais ? La réalité se trouve peut-être du côté de la création.

technique mixte
formats 80x150 cm

Les villes 2009-2012

Les Droits de l'Homme 2005

Les œuvres sont en vente, si vous êtes intéressé(es), veuillez envoyer un mail  par le biais de la page contact.

Dans le domaine pictural depuis une trentaine d’années, ma création est protéiforme et se décline souvent en séries.

​Travaillant volontiers sur grands formats, je module la peinture et l’image.

Mes thèmes de prédilection sont empruntés aux domaines de la société, des droits de l’homme, de l’urbanisme et de l’architecture.

 

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